22 octobre 2006

« La démocratie électronique c’est d’abord une question d’état d’esprit » interview d'André Santini


La Tribune 19 octobre 2006 – extraits -

LE NET et l’expression politique et citoyenne

Internet est-il appelé à prendre une importance croissante dans les élections ?

«… Je crois qu’Internet peut modifier la manière dont nous faisons campagne…les élus devront tenir compte des prises de position et des interpellations des citoyens via le Web et les blogs. Ceux-ci vont pouvoir mieux connaître les prises de position et les programmes des candidats, sur les thèmes qui les intéressent et ils vont surtout pouvoir agir, soit en prenant position sur leur blog, soit en mobilisant leurs proches autour de leur candidat ».

Le vote par Internet est-il susceptible d’influencer les résultats d’une élection ?

« …Tout ce qui peut permettre de favoriser la participation électorale doit être soutenu, même s’il reste encore des questions à régler pour faire du vote par Internet un moyen accepté par tous. Et si une participation plus massive des jeunes devait transformer notre paysage politique, ce serait le signe que la démocratie est bien vivante ».

Quel est votre point de vue sur l’e-administration et l’e-démocratie en France ?

« Nous avons encore de grands progrès à faire en matière de démocratie électronique, notamment pour consulter plus souvent les Français sur les grands sujets de société…
J’ai déposé l’année dernière une proposition de modification du règlement de l’Assemblée Nationale pour expérimenter l’e-péttition. Elle n’a même pas été étudiée. En revanche, notre pays a progressé en matière d’administration électronique».

Les Français sont de plus en plus nombreux à faire des démarches en ligne. Comment accélérer l’e-transformation des services publics ?

« …Il faut renoncer à notre culture centralisatrice et mettre véritablement au centre de nos préoccupations le citoyen ».

« La vie en WEB » par Christophe Barbier


L’ Express 19 octobre 2006 – extraits -


« Internet n’a pas seulement épousé le capitalisme, il a séduit la démocratie. Plus aucune élection ne se déroule sans que le Web-citoyen en soit : en France, un tiers des internautes déclarent avoir fréquenté le blog d’un homme politique et 100% des candidats à la présidentielle lanceront leur Elysée.fr pour convaincre les électeurs. A Issy-les-Moulineaux (Hauts de Seine), le World eGov forum débat cette semaine du phénomène. Et, même s’il lui reste à comprendre que la Web-démocratie n’autorise pas à présenter un programme virtuel, Ségolène Royal doit beaucoup à son site dans son œuvre de renouveau politique…
Le cyclone Net n’a pas fini de chambouler la planète, de soulever des tourbillons d’incertitudes et des vents d’aventure. Ce n’est pas une nouvelle technologie, mais une nouvelle façon de vivre l’économie, la culture, les médias, les rencontres…Ceux qui ignorent encore cette révolution, certes, parviendront à survivre. Comme, après l’invention de l’électricité, les fabricants de bougies surent ne pas disparaître. Pas tous. Pas tout de suite ».

09 octobre 2006

Les sondages reflètent le présent et non l’avenir par Laurence Parisot




« Les Echos » 9 octobre 2006 – extraits -




« Les sondages se trompent ! Cette rengaine permanente est entonnée avec encore plus de vigueur en période électorale…Comme d’habitude, les commentateurs sont prompts à dénoncer les défaillances des sondeurs.
…les sondages ne méritent ‘ni cet excès d’honneur ni cette indignité’. Mais pour être correcte, leur lecture fait appel à la rigueur et à la nuance, qualités que le zapping politico-médiatique néglige trop souvent.
… Il y a en vérité deux principes essentiels à retenir. D’abord, le sondage s’élabore selon un processus scientifique précis. Ses règles s’appuient sur les enseignements les plus pointus de la statistique (constitution de l’échantillon), de la mathématique (calcul de l’erreur possible) et de la psychologie (rédaction du questionnaire, relations enquêteur-enquêtés). En France, les instituts de sondage ont des liens étroits avec les chercheurs et les universitaires afin d’être toujours à la pointe des connaissances des méthodologies en sciences sociales. Le professionnalisme des sondeurs français est tel qu’ils jouissent d’une réputation qui dépasse nos frontières.
le sondage ne sonde pas l’avenir, il sonde le présent. Entre aujourd’hui et demain, l’électeur a le droit de changer, à fortiori en campagne électorale.
…La seule magie du sondage, s’il doit y en avoir une, est là : il transforme des convictions privées en convictions publiques. D’ailleurs, l’inventeur du sondage, George Gallup, n’avait qu’une idée en tête : ‘Helping people to be heard (‘aider les gens à être entendus’). Autant dire une bonne fois pour toutes que le sondage n’est pas une prédiction, c’est une expression. Toute atteinte à celle-ci est une atteinte aux libertés les plus fondamentales. Dans les régimes autoritaires, les sondages n’existent pas »

01 octobre 2006

« Du baby-boom au ‘papy-krach’ »


Extraits du dossier paru dans Le Figaro magazine du
23 septembre 2006




Bernard SPITZ, Maître des requêtes au Conseil d’Etat,
auteur de « le Papy-Krach » (Grasset)

« La plus incroyable spoliation générationnelle de notre histoire, en temps de paix »

« …Dans les quarante prochaines années, le nombre des plus de 60 ans va doubler. Celui des moins de 25 ans va diminuer… le papy-krach : la plus incroyable spoliation générationnelle de notre histoire, en temps de paix. Un krach qui n’est pas seulement économique, mais aussi politique, social et moral. Car il peut conduire à l’explosion du contrat social passé entre les Français »
« …L’important, c’est que les maillons essentiels de notre système social soient sécurisés en partageant la charge équitablement entre français. Je montre que, depuis les années 70, il y a eu au contraire un transfert massif de revenus, de patrimoine et de responsabilités au détriment des jeunes. Et que cette injustice est en passe de s’aggraver ».

« A toutes les époques, les crises de la jeunesse en disent long sur les difficultés du pays. Si ce conflit permet de mieux préparer le futur et de réconcilier les générations de Français autour des réformes qui éviteraient le papy-krach, alors, oui, il sera un moteur de progrès. Dans une société inquiète, où les classes moyennent souffrent et où les corporatismes se replient sur eux-mêmes, réinventer l’intérêt général reste une idée moderne. C’est peut-être le principal enjeu de 2007, et c’est ce qui explique pourquoi la question du renouvellement des générations en politique est déjà au cœur du débat présidentiel à gauche comme à droite. »